La gagnante s’appelle Mélanie FRACKOWIAK , elle est au lycée d’Artois de Noeux-Les-Mines en TS1. Elle a lu le livre « Désert » de J.M.G. Le Clézio. Le prix qu’elle a gagné est un lot de 2 places de cinéma au Méga CGR de Bruay, des livres, un carnet et un stylo-plume ». De plus, sa critique est publiée dans La Voix du Nord d’aujourd’hui. Ses cadeaux lui ont été remis par Philippe Lefait qui est journaliste et présentateur sur France 2.

Les 2èmes ex-aequo du concours sont : Vincent FREMEUX et Fauve THOMAS.
Voici la critique littéraire :
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Le Mirage de Désert ou l'illusion d'un best-seller.
La jeune Lalla vit dans un bidonville, heureuse et entourée d'amis : Naman, le vieux pêcheur, Es Ser, le guerrier bleu et le Hartani, berger muet dont elle est éprise. La plénitude de son bonheur va cependant s'atténuer lorsque sa tante la promet à un homme riche et âgé. Elle s'enfuit avec le Hartani. Une ellipse et la voilà à Marseille. Dix-huit ans et enceinte, elle travaille dans un hôtel de passe. Puis, elle rencontre un photographe qui la fera devenir célèbre, mais, son seul désir est de rejoindre le désert et son berger.
En parallèle, le livre retrace le long périple à travers le désert de «guerriers bleus» fuyant les chrétiens vers 1910.
Ce roman de Le Clezio, né à Nice en 1940, fut best-seller et reçut le Grand Prix Paul Morand décerné par l'Académie française. Influencé par ses origines, par ses incessants voyages et par son goût prononcé pour les cultures amérindiennes, il publie des romans qui font une large part à l'onirisme et au mythe (Désert, 1980).
La légèreté de Lalla transparaît dans un style fluide. Nos yeux s'ouvrent sur notre propre monde. Naman nous transporte dans un univers de légendes. Mais la poésie du paysage est monotone. Plus que lassante l'ambiance devient dérangeante. Enceinte, Lalla travaille dans un vieil hôtel, côtoie des gens misérables, des hommes guidés par la tyrannie de leur sexualité. La lumière éclatante des premières pages se ternie et rien n'anime le lecteur. Même Lalla erre de page en page « Elle ne sait pas où elle va » (P.307). La seule beauté du désert ne suffit plus face à l'ennui qu'il procure. Il est très difficile de ressentir de l'admiration pour ce pays et le narrateur ne nous l'inspire pas. Le récit trop lent, les descriptions ennuyeuses pèsent lourdement sur les paupières. Il semble cependant que la somnolence du lecteur permette de l'amener au rêve que suggère l'intrigue : «Ils sont apparus, comme dans un rêve [...] comme dans un rêve, ils disparaissaient.»(P7 et 439). Alors que l'auteur se rassure, le lecteur tombe dans le songe. Et comme dans un rêve, le sens de l'histoire est incertain, si encore il en a un. La fin, en revanche, est surprenante. D'abord parce que le lecteur, à demi conscient, ne s'est pas aperçu de son imminence, ensuite parce qu'elle est inexistante. En effet, le récit n'a pas plus de sens de s'achever ici que trois cents pages plus tôt. C'est donc un sentiment de frustration mêlé de soulagement qui submerge à la fin du roman. Mais pire qu'un effet soporifique, c'est une véritable déception. À première vue, le livre semblait fascinant. Le titre éveillait la curiosité. Désert. Un univers de légendes et d’images incroyables. C'est avec hâte que nous pénétrions le livre mais en trébuchant que nous réalisions la pauvreté de l'intrigue. Il y a très (très) peu de passages qui engagent le lecteur désillusionné à poursuivre sa lecture, ceux presque dignes d'intérêt se noient dans l'étendue désertique de l’œuvre.
Ce roman est ce qui s'appelle un mirage. Le mirage de Désert. Un livre aussi épais qu'insipide, dont l'effort de lecture ne procurera aucune satisfaction mais plutôt une cruelle frustration. C'est très décevant, cela aurait pu être beaucoup plus captivant. Ouvrage qui vous est conseillé si vous avez du mal à trouver le sommeil !"
Julien LEBLANC du collège A . DEBEYRE de Beuvry, 5ème B